« Caïn et Abel avaient un frère, et tout le monde l'a oublié il s'appelait Seth. Enfant, je me sentais d'étranges affinités avec lui. Cependant qu'il m'était arrivé d'éprouver la fièvre du meurtrier repenti. Et pas seulement le matin où, encore tremblant dans mon pyjama, je m'étais approché à pas de loup du lit où sommeillait mon frère cadet. Pour m'assurer qu'il était toujours en vie malgré mon cauchemar de la nuit passée. Je m'étais réveillé en sursaut au lever du jour, pris de panique, trempé de sueur et de sang, trempé de ma sueur, trempé de son sang. Ce jour-là, j'avais découvert en moi quelque chose de louche – l'indice d'un crime que je ne me souvenais pas avoir commis. Depuis, je ne me fais pas confiance. »
Charles Blizan – consultant en communication d'entreprise ­ doit affronter un problème insoluble : il ne sait pas dire NON. Entre les bouchons (il se déplace en scooter), les huissiers (ses dettes sont des puits sans fond), ses maîtresses (elles le poursuivent), ses missions impossibles (organiser pour deux gros opérateurs télécom deux conventions d'entreprise qui se dérouleront le même jour) et sa fille qu'il n'arrive pas à voir (il est séparé de sa mère), sa vie relève de la course d'obstacles.
Portrait d'un homme au bord de la crise de nerfs, Caïn et Abel avaient un frère est la radiographie d'une vie, toute une vie. C'est aussi le tableau, drôle ou émouvant, d'une mutation des rapports sociaux et familiaux. Entre mobilité et fidélité.