Collection | Littérature étrangère |
Parution | 26 mars 1993 |
Livre | 140 × 205 mm 336 pages EAN : 9782879290423 17,00 € |
L'escalier de Riceyman
Arnold Bennett
Traduit de l'anglais par Maurice Rémon.
Nous sommes en 1919, à Londres, dans un quartier ouvrier. Sur l'un des paliers de l'escalier monumental qui monte à Riceyman Square se dresse une librairie d'occasion. Henri Earlforward, un vieux garçon maniaque et séduisant, en est l'unique propriétaire. Lorsque Mrs Arb, sa voisine, pousse la porte de la boutique, il ne tarde pas à lui demander sa main.
Est-ce là le début d'un de ces romans délicieusement démodés dont l'Angleterre semble s'être fait une spécialité ? Disons plutôt qu'en s'attachant à peindre l'avarice - cette passion négative -, Arnold Bennett (1867-1931) a inventé un personnage digne du Bartleby de Herman Melville. Passion froide, logique, qui ne s'éteindra qu'avec la destruction physique du couple. À force de faire des économies sur tout - vêtements, chauffage, lumière, nourriture -, Earlforward finit par s' économiser lui-même, jusqu'à sa disparition pure et simple.
Disciple de Flaubert, de Tourgueniev et de Maupassant, Bennett mêle le fait divers à la tragédie. Derrière le tableau admirable d'un quartier de Londres au début du siècle, il y a un visionnaire pour qui le monde d'en haut et celui d'en bas - âmes et corps, maîtres et serviteurs, abjection et noblesse - ne font qu'un.
Paru pour la première fois en France en 1929, L'escalier de Riceyman n'avait jamais été réédité. Présentant l'auteur de ce chef-d'œuvre, André Maurois écrivait : « Personne ne sait mieux que lui faire comprendre que les vies les plus médiocres participent d'un mystère immense et merveilleux. Dans ses meilleurs moments, comme chez Proust, le côté cosmique est révélé. »